Dien Bien FOU

L’arrivée au Vietnam par le Laos est pluvieuse … et même boueuse, mais rien qui présage que l’on va s’engluer à Dien Bien Phu. Une fois n’est pas coutume, nous décrivons ici une arrivée dans un nouveau pays quelque peu déstabilisante.

Nous arrivons au Vietnam après un lever matinal sous la pluie, 5 heures de bus périlleuses et une lutte de tous les instants pour conserver notre espace vital face aux tentatives d’intrusion répétées de femmes qui nous donnent l’impression qu’on leur a piqué la place.

Choc numéro 1…

Nous sommes assaillis à l’arrivée par les rabatteurs vietnamiens qui montent en masse nous chercher dans le bus pour nous proposer tickets pour Ha Noi et Guesthouses bon marché. Nous avions été prévenus d’un certain décalage culturel avec le Laos… mais là le choc est bien réel.

Comme à notre habitude, nous refusons les propositions de toute sorte et nous nous débrouillons par nous même pour dénicher un hôtel avec wifi, en face de la gare routière, ce qui nous paraît plutôt stratégique pour enchaîner rapidement avec la prochaine étape.

Choc numéro 2…

L’idée nous vient alors de tenter de refourguer le reste de notre monnaie laotienne… ce qui malgré les difficultés de communication importantes ne semble pas poser de problème au premier abord. Le taux est toutefois scandaleux et malgré les 15 min de négociation, notre interlocutrice ne lâche pas les 20% de commission qu’elle se met dans la poche. Un petit tour au plus proche ATM règle l’histoire et nous prenons possession de notre chambre.

Choc numéro 3…

Nous sommes secoués et fatigués mais tentons tout de même de positiver. Loin des sentiers battus, nous sommes prêts à accepter une part d’improvisation et d’incompréhension. Bien reposés après une bonne sieste qui nous permet de récupérer un peu du trajet, nous descendons afin de chercher un endroit où se restaurer… et à notre plus grande surprise, le hall de la Guest s’est transformé en Karaoké!

Le reste des deux jours passés à Dien Bien Phu se passe de manière plutôt paisible, si ce n’est que l’on reste déstabilisé par le peu de sourires et les tons agressifs que prennent les discussions. Pas de quoi se braquer pour autant, même si nous restons attentif à ce changement d’environnement.

Un petit tour au musée pour se rafraîchir la mémoire, avant de réaliser que les 50 petites années qui nous séparent de l’invasion française n’ont sûrement pas suffi à effacer totalement les dizaines de milliers de mort qu’a connu cette petite bourgade. Les français ont perdu et leur descendants reviennent aujourd’hui avec des sacs à dos… monde étrange.

Dien Bien Phu musee

Reste donc à partir vers de nouveaux horizons. Une journée de repos ne nous a pas empêchée de nous renseigner sur les horaires et tarifs des bus pour les montagnes verdoyantes de Sapa. On nous invite à revenir le lendemain à 6 heures de matin pour acheter les billets et partir dans la foulée.

Choc numéro 4…

La courte nuit ne nous empêche pas de nous lever à l’heure, mais c’est pour découvrir alors que le bus est déjà plein, qu’il n’allait finalement pas à Sapa mais à coté et que les seules places que l’on peut acheter sont pour le lendemain! Grande surprise alors même que les réservations nous ont clairement été refusées la veille. Nous retrouvons bien nos gentils informateurs, toujours près du guichet… mais aujourd’hui l’anglais n’est plus leur fort et ils ne semblent pas nous reconnaître…

Choc numéro 5….

On n’est pas content. Nous ne pouvons dire comment cela aurait fini si au même moment ne s’était pas déclenché toujours à 6 h du matin, une course poursuite entre 2 rabatteurs, pour une raison inconnue. Les femmes et les enfants s’éloignent, la bagarre commence, quelques coups sont échangés et les deux individus rapidement séparés. La tension retombe, nous n’avons toujours pas décidé quoi faire.

« Méga » Choc numéro 6…

… et là recommence une poursuite avec deux nouveaux individus…. dont l’un est désormais armé… d’une barre de fer de 2 mètres de long! La barre vole, siffle et claque à plusieurs reprise sur des panneaux de circulation et motos sans atteindre son but. Les protagonistes sont séparés de justesse et reviennent un peu blêmes à leurs occupations. Il n’en fallait pas plus à Charlotte pour frôler la crise de nerf qui sera évitée de justesse par un bus pour n’importe où mais loin d’ici.

L’incompréhension continue cependant, et nous signons sans le savoir pour 9 heures de bus, dans une direction opposée à celle d’origine!. Un mal pour un bien puisque tout vaut mieux que de rester coincer une journée de plus dans ce qui nous semble un asile de fous. Sur la route, on a bien quelques petites frayeurs, le précipice d’abord et la panne mécanique ensuite… mais nous arrivons à Mai Chau sains et saufs loin de toute cette mêlée surréaliste.

Si les 30 jours au Vietnam sont aussi chargés en émotions fortes, nous risquons de noircir encore de nombreuses pages!

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